
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, hausse le ton. Il vient de rappeler à l’ordre le Directeur Général de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) après la persistance d’une taxe jugée illégale sur les exportations agricoles, pourtant supprimée depuis plus d’un an.
Tout est parti des plaintes des exportateurs de cacao et de café, soutenus par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) dans le territoire de Beni. Ces derniers dénoncent la perception d’une taxe de 10 dollars par tonne de produits agricoles destinés à l’exportation. Abrogée officiellement dans une lettre ministérielle datée du 7 février 2024, la mesure continue pourtant à être appliquée sur le terrain, en contradiction avec les directives légales.
« Cette pratique illégale pèse lourdement sur les opérateurs économiques », a reconnu le ministre, soulignant que certains véhicules de transport de marchandises devaient encore s’acquitter de sommes allant de 150 à 300 dollars.
Dans un contexte où la RDC vient tout juste de ratifier l’Accord de Facilitation des Échanges Commerciaux de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), cette situation fait désordre. L’objectif est de fluidifier et dynamiser le commerce, pas d’en rajouter aux tracasseries déjà dénoncées par les acteurs économiques.
Julien Paluku a donc sommé le Directeur général de l’OCC, Étienne Tshimanga, de s’expliquer dans un délai de sept jours. Une mise en demeure qui vise à mettre fin à des pratiques qui fragilisent la compétitivité des exportations congolaises.
En somme, cette affaire illustre les défis persistants de la RDC dans sa quête d’un climat des affaires assaini et attractif. Alors que le pays s’est engagé sur la voie de la facilitation des échanges avec l’OMC, l’effectivité des réformes dépendra de la capacité des institutions à respecter et appliquer les décisions prises.
Pour les opérateurs économiques, la fin réelle de cette taxe ne serait pas seulement une victoire ponctuelle, mais le signe d’un changement durable dans la gouvernance du secteur commercial congolais. Le tonnerre